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10.10.2010

Fluide G.

C'est pour les filles. C'est drôle. Ca nous prend pas pour des connes.
Moi j'aime.
 FLUIDE GLAMOUR










8.26.2010

Le magasin des suicides.

Le magasin des suicides de Jean Teulé.

Comme dit Mathilde ça se lit plus comme une nouvelle.
Je ne sais pas quoi dire de ce livre. Je suis partagée. C'était chouette, sympa à lire MAIS pas assez creusé, pas assez loin dans l'humour noir, pas assez loin dans le cynisme.
La famille Tuvache vend depuis 10 générations tous les moyens possibles et imaginables pour se suicider jusqu'à ce que Alan le petit dernier soit porteur d'un message inédit: la joie de vivre, l'optimisme, le plaisir de vivre. La famille ressemble beaucoup à la famille Adams avec au programme: un gâteau d'anniversaire en forme de cercueil, un fils anorexique qui enturbanne son crâne par peur de le voir se détacher en morceaux, qui crée des maquettes de parc d'attraction suicide. Une famille qui cultive la mort au jour le jour mais qui ne se suicide pas car ils ont une mission: aider les autres à se suicider. Dit comme ça, ça parait ouf, mais justement ce n'est pas assez OUF, ça manque de burlesque, d'humour glauque. A lire comme je l'ai fait: dans le train pour passer le temps.



Les jolies choses

Les jolies choses de Virginie Despentes.

Ce n'est pas la première fois que je croise Virgnie Despentes. J'ai lu le sulfureux Baise Moi et Teen Spirit.
Ce roman c'est du Vrignie Despentes, du trash, du glauque mais du trash facile à lire au final. Un roman lu en une journée d'attente à Ljubljana. Il reste surprenant et malgré tout agréable à lire. Comme d'habitude Virginie Despentes ne se prive pas de détails. Elle explore la vie de gens un peu paumés et elle le fait bien finalement. Juste que parfois ça tourne un peu trop au cliché, un peu trop dans la surenchère. 
Ce récit est malgré tout bien ficelé, comment prendre l'identité d'une autre, se perdre soi même, tomber, tomber, tout perdre et relever la tête au dernier moment. Ne plus jamais être soi et accepter de changer, c'est peut-être ça finalement la morale. Mouais. Ne pas chercher de moral dans les Virginie Despentes. J'avoue que juste après avoir lu Lolita, Les Jolies Choses m'a paru bien fade.


Me reste qu'à voir l'adaptation en film avec marion cotillard.

Lo-Li-Ta

Pendant 3 semaines, j'ai lu. J'ai lu 3 livres alors à défaut d'avoir les mots pour vous parler de voyage, je vais parler de livres, ça au moins je sais faire.

J'ai lu Lolita de Nabokov.
1. Parce que dans le genre ultra classique, c'en est un qu'il faut lire.
2. Parce que ça faisait longtemps que je voulais le lire (mais j'ai bien fait d'attendre d'être un peu sorti de l'adolescence pour le lire ...).
3. J'ai lu ça.
Trois bonnes raisons. Bam je l'ai embarqué dans ma valise.

Que dire de ce roman écrit en anglais par un russe ? L'histoire en elle même est immorale, malsaine au possible, glauque, sordide, l'histoire d'un homme qui tombe amoureux d'une fillette, une nymphette, mais le récit est envoutant. Une fois dedans j'ai eu du mal à m'en décrocher, à m'en défaire, comme une curiosité malsaine à vouloir savoir, savoir ce qui allait se passer, savoir à quelle sauce il allait la manger. C'est le récit d'un homme qui court à sa perte, qui s'enfonce dans cet amour - car oui il est éperdument, follement amoureux de Dolores, de sa Lolita - qui va loin, trop loin. C'est une plongée dans sa conscience, dans ce qu'il y a de plus intime chez un homme, ses ressentis, ses sentiments, son excitation. C'est décrit, raconté, écrit d'une façon si juste, on vit dans la tête de cet homme. C'est peut-être pour cela que ce récit est si envoutant, qu'on ne peut pas le lâcher, parce que Nabokov réussit là ou tant d'autres ont échoué, il décrit avec perfection ce qu'il peut se passer dans la tête d'un homme, on y croit, on y croit terriblement. C'est ça le plus monstrueux au final. Nabokov réussit à nous convaincre qu'on est vraiment dans la tête d'un homme, alors on ne peut trouver que cette histoire abjecte, affreuse, détestable, on ne peut que haïr Humbert Humbert et plaindre Lolita. 
Mes sentiments sont partagés entre la prouesse de l'écrivain de nous faire pénétrer aussi profondément dans l'âme humaine et le récit en lui même si abjecte. Pourquoi diable Nabokov a-t-il mis ses talents, ce talent inouï de rentrer dans la conscience de l'homme au service d'une histoire aussi répugnante ? Ca n'aurait pas été si bon me répondrez-vous. 
Ca n'aurait pas eu cette force et ce succès. C'est assez drôle de voir d'ailleurs que l'humain bien avant les secret story et autre télé-réalité aime connaître les choses abjectes, l'humain voue une passion secrète pour les comportements anti-sociaux. Ca explique peut-être le succès des séries télévisées américaines qui mettent en scène des pédophiles, des serial killers etc. Je peux le dire ici, ce récit m'a souvent dégouté, répugné mais je me suis découvert aussi une réelle envie de savoir ce qui allait se passer, de connaître ce qu'il allait lui faire subir. Nabokov a bien réussi son coup au final. Plonger au plus profond de la nature humaine, autant celle de son personnage principal que de ses lecteurs. 
Bref, récit troublant, envoutant. A lire au moins une fois.


La couverture est à chier par contre.

"Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.


Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita."

8.01.2010

Primo Levi - Si c'est un homme

Ce récit est un petit bijou. Bien plus qu'un récit larmoyant. D'ailleurs ce n'est pas un récit larmoyant et ça, ça fait du bien. Je n'aime pas les histoires sur la guerre 39-45 qui nous rappelle 15 fois que les juifs ont souffert. Oui, on le sait, aussi affreuse et monstrueuse soient la Shoah, je trouve qu'on en fait un peu trop ces derniers temps. D'ailleurs je trouve également que Israël s'en sert un peu trop pour se poser sans cesse en victime, mais ça c'est un autre sujet.

Ce récit c'est de l'état brut, écrit en 1946 lors de ces nuits d'insomnie, juste après la sortie des camps. Il ne se pose pas en victime, il décrit et raconte c'est tout. Il raconte comment, par quel système, quels moyens on peut réduire un homme à néant, à moins que rien, même pas un animal. La destruction de l'homme à l'état pur. La distinction entre les prisonniers du camp ou comment considérer certains hommes plus que d'autres.

C'est assez intrigant de voir comment l'humain réagit dans ces états extrêmes. C'est très instructif parce qu'on en vient à la nature même de l'homme, à ce qu'il a de plus profond. La conclusion est que l'homme est un loup pour l'homme. Oui je sais je n'invente rien. Ce cher Hobbes avait bougrement raison. Même dans les camps où on pourrait penser que finalement tout le monde est dans la même merde et qu'il y a une certaine solidarité. Nada. Les vols sont plus que courants et ils échangent entre eux, il existe une sorte de monnaie et chaque homme essaie d'entuber l'autre. Et si les capitalistes avaient raison hein ? Les lois du capitalisme nous disent que l'homme cherche toujours à avoir mieux que l'autre ... 
Ce livre m'a beaucoup fait réfléchir en tout cas. 


7.23.2010

The Consultant

J'ai lu aussi The Consultant de Rupert Morgan dans la collection Paper Planes. 
L'idée ? 6 livres, 6 romans, écrits par des auteurs d'anglais, en anglais, pour des non-anglais. L'idée m'a plu, je me suis dit "pourquoi pas ?" vu que mon anglais est pas franchement top top. 
Le résultat ? Bah je me rends compte que ce qui pèche en anglais chez moi - et chez beaucoup de français - n'est pas la compréhension de textes, parce qu'on me met un texte je le comprends, je ne comprends pas tous les mots, toutes les expressions mais l'idée principale. Par contre si quelqu'un a le malheur de me parler anglais sans un bon accent franchouillard et sans utiliser un vocabulaire basique là je vais le regarder incrédule et lancer un regard désespéré à quiconque de mon entourage un peu moins nul que moins en anglais. Ca me déprime. J'aimerai bien quand même savoir le parler mieux que ça...
Sinon le livre en lui-même était pas mal drôle. C'est une satyre du capitalisme, du monde qui nous entoure. C'est un peu surréaliste et c'est le genre de bouquin que je n'aurai pas forcément eu l'idée de lire en français. Un peu trop "irréel" pour moi dans le sens où il critique le capitalisme, le monde des affaires, nous petits humains attachés à notre confort et finalement cruels les uns envers les autres, selon les lois du libéralisme poussé à son apogée, mais le contexte est trop "fou" pour me paraître plausible. Je dis ça alors que j'ai lu - et aimé - La Ferme des Animaux et 1984. 
Non mais là je vous explique, ce sont des hommes d'affaire qui se retrouvent pour une semaine de colloque sur une île dans l'océan indien. Tout à coup, il y a un bug, toutes les connexions sont coupées, plus d'électricité, plus d'internet, plus de portable et cerise sur le gâteau leur hôtel crame ... Ils se retrouvent à vivre sur la plage et personne ne vient les secourir ... Là, on voit la nature humaine dans ce qu'elle a de plus "pure" et c'est pas forcément joli. Même le narrateur qu'on croit différent est finalement le pire de tous. Ouais ça me parait un peu trop "gros". Mais je le relirais, je me dis que peut-être, je n'ai pas tout compris. 
Vous savez c'est comme à l'école quand on lit un texte en anglais, première fois on comprend mais la deuxième fois c'est beaucoup mieux. Bah je me dis que ça devrait faire pareil ... Non ?



"They are young, they are ambitious, and they are on a business training seminar on a tropical island when ... the phones stop working. The electricity is gone. There is not much food and water. Has some kind of global catastrophe happened, or is this part of the training ? And if isn't an exercise, will anyone escape the island alive ?" 

La princesse de Clèves

On se casse dans un peu plus d'une semaine. J'ai hâte. J'en ai tellement marre de ce job.

J'ai envie de vous parler de La Princesse de Clèves. Un livre lu en une semaine. Parfois, j'aime lire les classiques. Juste pour voir. Puis je l'avoue c'est aussi pour pouvoir porter un badge "Je lis la princesse de Clèves", juste en réaction à cette polémique


J'aime lire des classiques parfois, pour la culture, pour la beauté des mots, du verbe, pour les phrases bien tournées, le vieux français. C'est un roman qui traite avec minutie des sentiments amoureux, de la peur, de la jalousie et tout le toutim. C'est torturé, long et pourtant doux. C'est joli et douloureux. Ca traite de l'amour avec précaution, pudeur, calme, volupté. Il ne se passe pas grand chose et pourtant... 
Aujourd'hui il y a longtemps que la princesse de Clèves se serait tapé le Duc de Nemours. 
Ca m'a fait repenser au film La Belle Personne que je n'avais pas trouvé exceptionnel, que je n'avais pas compris. J'avais trouvé le film trop théâtral, trop faux. En y repensant, je me dis que Christophe Honoré aurait juste du aller encore plus loin, la jouer Romeo&Juliette. En lisant le livre je comprends mieux mais je crois que La Princesse de Clèves ne peut être traduit en film à l'époque actuelle, du moins, pas en France. La princesse de Clèves ce n'est pas juste l'histoire d'un amour impossible, parce que même quand l'amour devient possible, quand ils sont à deux doigts de s'aimer, elle refuse, elle fuit, parce que c'est son éducation, parce qu'elle l'a promis, par pure vertu et parce qu'elle a trop peur qu'une fois qu'elle lui appartiendra il ira voir ailleurs. 

Bref, tout ça pour dire que je ne regrette pas de l'avoir lu, que c'était un vrai petit délice de retrouver ce livre le matin et le soir dans le métro.

"M. de Clèves sortit de chez sa femme après ces paroles et partit le lendemain sans la voir ; mais il lui écrivit une lettre pleine d'affliction, d'honnêteté et de douceur. Elle y fit une réponse si touchante et si remplie d'assurances de sa conduite passée et de celle qu'elle aurait à l'avenir que, comme ses assurances étaient fondées sur la vérité et que c'étaient en effet ses sentiments, cette lettre fit de l'impression sur M. de Clèves et lui donna quelque calme ; joint que M. de Nemours, allant trouver le roi aussi bien que lui, il avait le repos de savoir qu'il ne serait pas au même lieu que Mme de Clèves."

6.27.2010

Le tigre blanc, c'est Balram Halwai, ainsi surnommé par l'un de ses professeurs impressionné par son intelligence aussi rare que ce félin exceptionnel. Contraint d'interrompre ses études pour travailler dans le tea-shop du village, Balram rêve surtout de quitter à jamais les rives noirâtres du Gange. La chance lui sourit enfin à Delhi où il est embauché comme chauffeur. Tout en conduisant ses maîtres au volant de sa Honda City, il est ébloui par la brillante façade de la "Shining India »…et prêt à tout pour quitter à jamais les "Ténèbres" de son Bihar natal. Roman obsédant écrit au scalpel, "Le Tigre blanc" est la confession d'un ventre creux qui a réussi l'impensable. Mais à quel prix ?

Deux grandes nouvelles de ma life (non en fait 3):
- j'ai eu mon semestre avec 11,67 de moyenne (hihi), ce qui fait mon année à 12,3 (donc avec mention A.Bien hihi) et j'ai mon deug de drouaaaaaat du coup. :p HIHI, double-triple HIHI. [C'est pas mon genre de dire mes notes ici mais là suis un peu toute fière de moi donc je balance, je balance.]
- je n'ai pas claqué la moitié de mon compte en banque ici et ça c'est vraiment une super bonne nouvelle de la mort qui tue.
- j'ai commandé mon pass interrail - 309 euros d'un coup ça fait sérieusement mal au derche mais ça y'est les cocos le projet se concrétise ! (Je sais je l'avais déjà dit avant je sais mais plus je le dis plus ça se matérialise dans ma tête).

Sinon j'ai trop de trucs à vous diiire.

La fête du cinéma et déjà un film de vu.
Un livre de fini.
Deux films vus en DVD.
Une soirée d'adieu au Molinel et de résultats d'exam au Molinel.

Par quoi qu'est ce que je commence ?

A bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson.
(Vu en DVD - merci la FNAC)

C'est l'histoire de 3 frères qui font un grand voyage à travers l'Inde histoire de se se retrouver et d'essayer de retrouver les liens. Une vraie quête spirituelle qui va se révéler plus compliquée que prévu. C'est burlesque, plein de couleurs, un peu loufoque, les dialogues sont hors du commun. On a l'impression d'être sous acide en permanence en regardant le film et en même temps c'est mine de rien très profond. Trois frangins qui explorent leurs relations surtout depuis la mort de leur père, qui cherchent une mère fuyante ... C'est très profond et en même temps ultra léger. J'aime les films comme ça. Les films qui traient de choses profondes tout en ne tombant pas dans le "pathétique", le "larmoyant". Les réalisateurs qui arrivent à faire ça sont vraiment époustouflants.
Puis comme c'était à travers l'inde c'était vraiment hyper méga dépaysant et ça m'a fait penser à la jolie Mathilde qui revient maintenant dans 5 jours. 5 jours. C'est dingue.
Bref, ce film est un petit bijou rafraichissant.


L'Inde kitchounette à souhait. Comme on l'imagine tous.






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No Country For Old Men des frères Coen.

Moi pas avoir compris l'engouement pour ce film. Un homme au Texas près de la frontière mexicaine trouve une scène de crime: des dizaines de corps gisent là, ensanglantés et avec eux une mallette avec 2 millions de dollars. Evidemment il prend le fric, de là commence une course poursuite macabre entre lui et les hommes qui cherchent cet argent. Là dessous une sombre affaire de drogue ... Certes c'est plein de suspens, ça traite de la violence avec un certain style, Javier Bardem joue incroyablement bien mais ... euh le scénario il est ou ? Euh c'est quoi cette fin ? C'est juste une cascade de la violence, un shérif malheureux de ne pas pouvoir l'endiguer, un shérif qui ne comprend plus le monde dans lequel il vit mais quand même ça se termine vachement en eau de boudin. Peut-être que je suis trop jeune, trop superficielle, je sais pas, mais pour moi ce film est bien, mais pas un chef d'oeuvre.




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When you're Strange de Tom Dicillo.

Des centaines d'images d'archives pour raconter la légende des Doors. Ce groupe mythique que je ne connaissais que trop peu. Une voix envoutante, un charisme de folie, de l'acide, de la LSD... un vrai poète, un Rimbaud du 20ème siècle. Ca m'a donné envie de télécharger leur musique. Oui oui. 
Surtout je me suis demandée tout le long du film ce que les images dans le désert venaient foutre là et en fait, ce sont des images du film qu'il a tourné (il a fait des études de cinéma, de philosophie etc). Ce film raconte également comment les autres musiciens géraient la popularité de leur leader, comment ils l'ont vu s'enfoncer dans la drogue et l'alcool, pendant qu'eux s'adonnaient à -je cite- la méditation. Bref, c'est aussi voir la folie d'un homme qui finira par mourir dans des circonstances étranges à 27 ans (rejoignant ainsi Jimi Hendrix et Janis Joplin).
A voir d'ailleurs sur le sujet le 27 club.





Après avoir maté ça, alors qu'il y a quelques jours je regardais Hotel Woodstock, je me dis que vraiment leur génération était particulière. Dans les années 50, c'est la première fois que les jeunes se sont démarqués de leurs parents, c'est la génération Elvis Presley, Marylin Monroe, Grease et surtout James Dean et sa fureur de vivre. Puis dans les années 60, ça a été l'explosion, la génération hippie et tout ce qui s'en suit, une époque de liberté franche et totale, où le SIDA n'existait pas, où les jeunes rêvaient d'amour, de paix, de changer le monde juste en chantant et en testant toutes les drogues possibles et inimaginables. Une génération vraiment à part qui par la suite ont fini par voter républicain ( ou à droite - Chirac), avoir une maison en banlieue et 3 enfants. Une génération insouciante et excessive. Nous ? Nous sommes baignés au Prozac depuis que nous sommes nés. Nous sommes la génération de l'hyper consommation et du tout, tout de suite. Pourtant nous n'avons pas arrêté de rêver - enfin je crois. Quand je vois des gamines de 15 ans avec leur sac Longchamp et leu i-pod mais qui écoute les Beatles, je me dis qu'en fin de compte nous sommes juste des enfants de la société de consommation, mais que dans le fond on rêve tous chacun de notre coté de se mettre des tresses dans les cheveux, de fumer un gros joint et de danser pieds nus dans l'herbe. Non ?
C'est à nous de construire de jolies choses. C'est à notre génération de construire autre chose. Le problème (et il est de taille) c'est que nous sommes dans un monde triste. Nous avons des milliers, des centaines de choses, je vous écris d'un ordinateur portable importé de Pologne, rose avec des fleurs, choisi et commandé sur Internet, j'ai un appareil photo numérique, lecteur dvd et télé dans ma chambre, je vais partir en voyage avec mes potes cet été pour 3 semaines à travers l'Europe mais nous sommes cernés par des infos déprimantes, de gens qui sont tristes ... de gens qui se suicident, de terrorisme, de cancer, de dépression, d'anorexie, de cholestérol et de beurre pour nous aider à le réduire, d'allergie, de notre Terre qui fout le camp, si on écoute la télé on peut direct arrêter de manger (parce que c'est plein de pesticides), de respirer (parce que c'est pollué), bref on peut se tirer un balle de suite. Tous ces maux typiques de notre 21 ème siècle empêchent notre génération de vivre pleinement en fin de compte. Je ne suis pas sure que l'être humain soit fait pour toutes ces choses, pour tout ce matérialisme. Ne sommes nous pas des animaux comme les autres ? Ne devrait-on pas finalement revenir dans la nature avec nos amis les bêtes ? Ne serions nous pas plus heureux comme ça finalement ? Il s'agit là de la quête éternelle de ce qu'est l'être humain et je ne suis pas assez philosophe pour me pencher là dessus à 12h un dimanche. 

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Alors que j'ai mis 2 mois à lire "L'année où j'ai vécu selon la bible" j'ai mis une semaine à lire Le Tigre Blanc d'Aravind Adiga. Oui c'est un indien. J'ai juste adoré. Lu en une semaine, dans le bus le matin ou le soir. C'est tellement bien écrit. J'ai été transporté à travers l'Inde contemporaine. Loin, très très loin du fantasme qu'ont tous les occidentaux: une Inde sans violence, l'Inde de Gandhi, du Taj Mahal, une Inde kitchounette, bien sympathique, fleurie, une Inde en passe de devenir dans les prochaines années une superbe puissance mondiale. BAM. C'est l'histoire d'un gamin né dans les Ténèbres qui va apprendre, apprendre la vie et ses méandres en étant chauffeur d'un homme riche. Un homme riche qui ne l'est que grâce à la corruption, pas fondamentalement méchant, mais en pleine contradiction avec ce qu'il a appris aux Etats Unis et ce qui s'applique dans son pays d'origine. On y découvre l'Inde de la corruption, l'Inde où avec un bon pot de vin la police se tait, l'Inde sale puante, l'Inde des prostitués, l'Inde des hommes qui chient à même le sol, l'Inde des castes et du système qui nous est à nous occidentaux totalement incompréhensible, l'Inde de toutes les divisions entre les très riches et les très pauvres, l'Inde des crachats de Paân l'Inde des serviteurs, des petites gens, des pauvres, des très pauvres, des villageois qui grandissent sous la coupe de maître intransigeant, l'Inde des croyances absurdes et incompréhensibles en des dieux ultra sacrés, au delà de l'imaginable. 

C'est l'histoire d'un petit garçon qui grandit dans les "Ténèbres", avec sa mère morte trop tôt, son père "moins que rien" qui espère lui donner un meilleur avenir, une grand mère acariâtre et vénale, un petit garçon trop tôt retiré de l'école qui du coup apprendra tout ce qu'il faut savoir sur l'Inde contemporaine par lui même. En devenant chauffeur à New Delhi, en observant son maître, les gens dans la rue, en parlant avec les autres serviteurs. Une écriture incisive, sans concession, un portrait de l'Inde moderne hallucinant. Un petit garçon qui devient jeune homme et qui comprend que pour devenir "quelqu'un" il faut d'une part se conformer à faire comme tout le monde, il se met à prier une divinité quelconque parce qu'il a bien compris qu'être un indien normal c'est être un indien qui prie pour tout et n'importe quoi, pour devenir quelqu'un, il faudra faire des sacrifices et quels sacrifices ... A quel prix? 
J'ai adoré l'explication de la "cage à poule", cette fameuse cage à poules qui garantit que les petites gens restent à leurs places.
En gros, lui en tant que chauffeur il transporte des sommes monumentales pour son patron, des pots de vin destinés aux autorités. Qu'est ce qui fait qu'il ne vole pas ces sommes d'argent qui sont 10 fois supérieures à son salaire ? La CAGE A POULES ! Le fait que tous les serviteurs, les pauvres soient tous dans des cages à poules, enfermés, suants et se battent tous pour avoir un peu d'air, tout en sachant très bien que si l'un deux veut prendre le pas sur l'autre, on se vengera sur sa famille. La famille est ultra importante en Inde. Si quelqu'un fait quelque chose de mal, on s'en prendra à sa famille, d'autant plus si elle est pauvre. C'est selon lui ce qui empêche des milliers d'indiens à se rebeller.

Vraiment j'ai adoré ce livre. Je le conseille vraiment.



6.20.2010

L'année où j'ai vécu selon la bible.

Alors que la moitié des footeux se sont tirés une balle , que la France est en deuil, que les journaux titrent tous au choix sur les intempéries dans le Var ou sur l'équipe de France de foot, moi j'ai commencé un nouveau taf. Je ne m'attarderai pas dessus, on s'en fout, c'est pour l'argent t'façon, les sous, les flouzes, les dollars, les euros, les penny, les roupies, les pesetas ... Je ne m'en cache pas.

Aujourd'hui je veux vous parler LIVRE !
J'aime ça parler de livre, surtout quand il s'agit de livre que j'ai aimé.

Ce livre, c'est une grande histoire. Je crois que la première fois que j'en ai entendu parler ça devait être dans Muteen ou un truc comme ça, j'avais 15 ans et je me disais que ça serait vachement cool de le lire.
Depuis, je ne l'ai pas oublié. Fait extrêmement rare. Vu qu'il doit y avoir à peu près une dizaine de bouquins par semaine où je me dis "ouais j'ai envie de le lire" et que j'oublie une heure plus tard.
J'ai eu envie de l'acheter, seulement voilà, ces p'tits malins n'ont pas eu la superbe idée de le sortir en proche ... 25 euros la "grosse" édition, j'aime les livres mais il y a des limites. Donc, maman me l'a offert pour mes 21 ans.




J'ai du m'y mettre en avril et je l'ai fini ce matin dans le métro. Oui deux mois pour lire un livre c'est beaucoup, sauf que pour ma défense, entre les cours, les partiels et tout ça, pas vraiment le temps de lire (même si on est d'accord, j'ai eu le temps de squatter sur facebook, faire les magasins etc ...).
J'en attendais beaucoup de ce livre. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être juste parce que je trouvais l'idée complètement folle et à la fois fascinante.
Quand j'avais 15 ans, j'étais trop une rebelle (si si je vous assure), de façon Dieu c'était de la merde et on vivait dans un monde de merde et top dure la vie, comme tous les ados vous me direz. A l'époque je voyais ce livre comme une confirmation de ce que je pensais. Genre, le mec allait me montrer, me prouver que toutes les "idées", les commandements de la bible étaient au mieux dépassés, au pire ne servaient à rien et était complètement stupides, parce que de façon "faut être trop con pour croire en dieu". 
Puis, j'ai évolué (non sans blague), j'ai eu quelques expériences de plus dans la vie, j'ai appris que parfois ça faisait du bien de se raccrocher à quelque chose, un truc là haut dessus, juste histoire de dire qu'il y a quelque chose de plus fort que le destin, ce foutu destin contre lequel humbles humains que nous sommes, nous ne pouvons rien faire. Oui, ça fait du bien parfois de se dire que nos morts, les personnes qu'on a aimées, appréciées, ne sont pas tout à faits mortes, qu'ils ne finissent pas simplement en cendres ou 6 pieds sous terre, qu'ils sont quelque part, peu importe où et avec qui, quelque part et qu'ils nous entendent.
Je pense aussi profondément que la religion (quelle qu'elle soit) peut donner un cadre de vie, des valeurs, à ceux qui n'en ont pas, à moins d'en faire un usage détourné comme c'est bien souvent le cas à l'heure actuelle. Pour moi, les religions sont avant tout un message de paix, d'amour, d'estime de son prochain, ça fait un peu bisounours là - surtout que la bible ne délivre pas que des messages d'amour comme j'ai pu le constater à la lecture de ce livre - mais je pense sincèrement que les religions peuvent servir de cadre à ceux qui n'en ont pas - ou plus.

Le livre en lui même. Honnêtement, je ne sais pas par où commencer. Cette histoire est juste dingue. Drôle, de vrais instants franchement poilants. Mais ce livre ce n'est pas que ça. C'est aussi rentrer dans la vie d'un homme, avec toutes ses contradictions. Le mec part d'une grande question: lui qui est agnostique et athée se demande finalement si ce n'est pas lui qui passe à coté de quelque chose ... Si autant de gens croient en un ou plusieurs dieux, c'est qu'il doit bien y avoir une raison. Il se met donc à observer toutes les règles de la Bible - presque- au pied de la lettre. Et vous n'imaginez pas le nombre de règles étranges qui existent dans la bible ... 
Son périple l'amène à dire la vérité à son fils de deux ans en toutes circonstances mais pas qu'à lui ... à ne pas toucher sa femme pendant ses règles, à lapider les adultères, à s'habiller en blanc, à assister à la couvaison d'un pigeon pour lui prendre son oeuf (ouais c'est ultra chelou). A rencontrer des rabins, des pasteurs, des églises évangéliques, à aller dans un musée créationniste...  On le suit dans ces aventures et une seule question parcourt tout le livre : "est ce que je vais finir croyant ?" "Est ce que tout ça fait de moi un homme meilleur ?"
On peut inévitablement répondre oui à la 2ème question. Comme il dit lui, cette expérience le rend plus humble en tant qu'être humain, ça lui permet de réfléchir sur lui même, sur la vie, de prendre le temps. Pour un new yorkais ça relève quasiment du miracle. Quant à savoir s'il devient croyant, je vous laisse le découvrir. 

J'ai toujours l'impression de très mal résumer les livres et les films que j'ai aimés, c'est beaucoup plus facile de critiquer, c'est plus facile quand on relève les choses qui ne vont pas ... Donc, je vous conseille juste de lire ce livre, je peux même vous le prêter si vous voulez. Non sérieusement. Ne serait-ce juste parce que, ça fait tomber pas mal de préjugés sur la religion et qu'à l'heure actuelle ça fait du bien de remettre les choses en place sur la question.

Extrait: 
" Prenez Jason Lisle, l'astrophysicien attitré d'AiG, Mark est fier de me le présenter. 
- Un vrai chercheur vivant qui croit au créationnisme. En chair et en ose devant vous.
Jason porte une raie bien droite, ressemble un peu à Paul Rubens, est d'une douceur sans affectation. Il me dit que la vie de doctorant créationniste n'est pas toujours facile. Il a du dissimuler ses convictions et prendre un pseudonyme pour écrire dans le magazine d'AiG. 
Là où ça devient intéressant, c'est qu'il pense comme les autres scientifiques, que l'univers mesure plusieurs d'années lumière. Or s'il fait cette taille et n'a que six mille ans, la lumière des étoiles lointaines ne devrait pas avoir le temps de nous parvenir. La nuit ne devrait-elle pas être complètement noire ?
- L'objection est sérieuse. Mais pas insurmontable.
Il y a plusieurs possibilités.

1. La vitesse de la lumière n'a peut être pas toujours été de 299 792 458 mètres par seconde. Peut-être était-elle plus élevée au commencement de l'univers. 
2. Le principe des fuseaux horaires. On peut partir du Kentucky à 17h et arriver dans le Missouri à 16h. De même, il n'est pas forcément absurde d'imaginer une continuité de fuseaux horaires dans l'espace.
3. La dilatation gravitationnelle du temps. Là je n'ai pas bien suivi, mais ce serait lié au fait que notre galaxie occupe une place spéciale dans l'univers.

Après Jason, l'astrophysicien, nous traversons le hall à la rencontre d'un autre créationniste, Carl Kerby. Carl est une armoire à glace - j'apprends que son père était catcheur professionnel. Il porte une chemise hawaïenne et semble du genre décontracté qui-met-les-pieds-sur-le-bureau. Sa spécialité: expert ès culture populaire du musée. Carl passe en revue films et émissions télé en quête de contenus (plus ou moins) subtilement pro-évolution, afin d'avertir ses camarades créationniste du danger.
Sur sa liste: Le monde de Némo (en l'occurrence la réplique : laisse tomber vieux tu peux rien contre l'évolution, je suis né pour aller vite). Et L'Ile aux naufragés (...). Parmi les autres contrevenants figurent Bugs Bunny, Lilo et Stitch, Bob le bricoleur et l'incroyable Mr Limpet."


Vous aurez remarqué que je m'intéresse beaucoup à la religion sous toutes ses formes. Parfois ça me fait peur. Mais je ne regarde pas la religion comme une possible croyante étant donné que je suis athée mais les religions me fascinent dans le sens où elles ont un réel impact sur notre vie à tous, elles sont à l'origine de guerre, elles sont compliquées, simples, elles ont façonné notre existence qu'on le veuille ou non. L'idée que l'humain ait pu créer des mythes aussi puissants, des croyances en quelque chose de supérieur me fascine complètement. J'aimerai bien faire de la théologie un jour (sans devenir prêtre ensuite hein!).