6.27.2010

Le tigre blanc, c'est Balram Halwai, ainsi surnommé par l'un de ses professeurs impressionné par son intelligence aussi rare que ce félin exceptionnel. Contraint d'interrompre ses études pour travailler dans le tea-shop du village, Balram rêve surtout de quitter à jamais les rives noirâtres du Gange. La chance lui sourit enfin à Delhi où il est embauché comme chauffeur. Tout en conduisant ses maîtres au volant de sa Honda City, il est ébloui par la brillante façade de la "Shining India »…et prêt à tout pour quitter à jamais les "Ténèbres" de son Bihar natal. Roman obsédant écrit au scalpel, "Le Tigre blanc" est la confession d'un ventre creux qui a réussi l'impensable. Mais à quel prix ?

Deux grandes nouvelles de ma life (non en fait 3):
- j'ai eu mon semestre avec 11,67 de moyenne (hihi), ce qui fait mon année à 12,3 (donc avec mention A.Bien hihi) et j'ai mon deug de drouaaaaaat du coup. :p HIHI, double-triple HIHI. [C'est pas mon genre de dire mes notes ici mais là suis un peu toute fière de moi donc je balance, je balance.]
- je n'ai pas claqué la moitié de mon compte en banque ici et ça c'est vraiment une super bonne nouvelle de la mort qui tue.
- j'ai commandé mon pass interrail - 309 euros d'un coup ça fait sérieusement mal au derche mais ça y'est les cocos le projet se concrétise ! (Je sais je l'avais déjà dit avant je sais mais plus je le dis plus ça se matérialise dans ma tête).

Sinon j'ai trop de trucs à vous diiire.

La fête du cinéma et déjà un film de vu.
Un livre de fini.
Deux films vus en DVD.
Une soirée d'adieu au Molinel et de résultats d'exam au Molinel.

Par quoi qu'est ce que je commence ?

A bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson.
(Vu en DVD - merci la FNAC)

C'est l'histoire de 3 frères qui font un grand voyage à travers l'Inde histoire de se se retrouver et d'essayer de retrouver les liens. Une vraie quête spirituelle qui va se révéler plus compliquée que prévu. C'est burlesque, plein de couleurs, un peu loufoque, les dialogues sont hors du commun. On a l'impression d'être sous acide en permanence en regardant le film et en même temps c'est mine de rien très profond. Trois frangins qui explorent leurs relations surtout depuis la mort de leur père, qui cherchent une mère fuyante ... C'est très profond et en même temps ultra léger. J'aime les films comme ça. Les films qui traient de choses profondes tout en ne tombant pas dans le "pathétique", le "larmoyant". Les réalisateurs qui arrivent à faire ça sont vraiment époustouflants.
Puis comme c'était à travers l'inde c'était vraiment hyper méga dépaysant et ça m'a fait penser à la jolie Mathilde qui revient maintenant dans 5 jours. 5 jours. C'est dingue.
Bref, ce film est un petit bijou rafraichissant.


L'Inde kitchounette à souhait. Comme on l'imagine tous.






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No Country For Old Men des frères Coen.

Moi pas avoir compris l'engouement pour ce film. Un homme au Texas près de la frontière mexicaine trouve une scène de crime: des dizaines de corps gisent là, ensanglantés et avec eux une mallette avec 2 millions de dollars. Evidemment il prend le fric, de là commence une course poursuite macabre entre lui et les hommes qui cherchent cet argent. Là dessous une sombre affaire de drogue ... Certes c'est plein de suspens, ça traite de la violence avec un certain style, Javier Bardem joue incroyablement bien mais ... euh le scénario il est ou ? Euh c'est quoi cette fin ? C'est juste une cascade de la violence, un shérif malheureux de ne pas pouvoir l'endiguer, un shérif qui ne comprend plus le monde dans lequel il vit mais quand même ça se termine vachement en eau de boudin. Peut-être que je suis trop jeune, trop superficielle, je sais pas, mais pour moi ce film est bien, mais pas un chef d'oeuvre.




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When you're Strange de Tom Dicillo.

Des centaines d'images d'archives pour raconter la légende des Doors. Ce groupe mythique que je ne connaissais que trop peu. Une voix envoutante, un charisme de folie, de l'acide, de la LSD... un vrai poète, un Rimbaud du 20ème siècle. Ca m'a donné envie de télécharger leur musique. Oui oui. 
Surtout je me suis demandée tout le long du film ce que les images dans le désert venaient foutre là et en fait, ce sont des images du film qu'il a tourné (il a fait des études de cinéma, de philosophie etc). Ce film raconte également comment les autres musiciens géraient la popularité de leur leader, comment ils l'ont vu s'enfoncer dans la drogue et l'alcool, pendant qu'eux s'adonnaient à -je cite- la méditation. Bref, c'est aussi voir la folie d'un homme qui finira par mourir dans des circonstances étranges à 27 ans (rejoignant ainsi Jimi Hendrix et Janis Joplin).
A voir d'ailleurs sur le sujet le 27 club.





Après avoir maté ça, alors qu'il y a quelques jours je regardais Hotel Woodstock, je me dis que vraiment leur génération était particulière. Dans les années 50, c'est la première fois que les jeunes se sont démarqués de leurs parents, c'est la génération Elvis Presley, Marylin Monroe, Grease et surtout James Dean et sa fureur de vivre. Puis dans les années 60, ça a été l'explosion, la génération hippie et tout ce qui s'en suit, une époque de liberté franche et totale, où le SIDA n'existait pas, où les jeunes rêvaient d'amour, de paix, de changer le monde juste en chantant et en testant toutes les drogues possibles et inimaginables. Une génération vraiment à part qui par la suite ont fini par voter républicain ( ou à droite - Chirac), avoir une maison en banlieue et 3 enfants. Une génération insouciante et excessive. Nous ? Nous sommes baignés au Prozac depuis que nous sommes nés. Nous sommes la génération de l'hyper consommation et du tout, tout de suite. Pourtant nous n'avons pas arrêté de rêver - enfin je crois. Quand je vois des gamines de 15 ans avec leur sac Longchamp et leu i-pod mais qui écoute les Beatles, je me dis qu'en fin de compte nous sommes juste des enfants de la société de consommation, mais que dans le fond on rêve tous chacun de notre coté de se mettre des tresses dans les cheveux, de fumer un gros joint et de danser pieds nus dans l'herbe. Non ?
C'est à nous de construire de jolies choses. C'est à notre génération de construire autre chose. Le problème (et il est de taille) c'est que nous sommes dans un monde triste. Nous avons des milliers, des centaines de choses, je vous écris d'un ordinateur portable importé de Pologne, rose avec des fleurs, choisi et commandé sur Internet, j'ai un appareil photo numérique, lecteur dvd et télé dans ma chambre, je vais partir en voyage avec mes potes cet été pour 3 semaines à travers l'Europe mais nous sommes cernés par des infos déprimantes, de gens qui sont tristes ... de gens qui se suicident, de terrorisme, de cancer, de dépression, d'anorexie, de cholestérol et de beurre pour nous aider à le réduire, d'allergie, de notre Terre qui fout le camp, si on écoute la télé on peut direct arrêter de manger (parce que c'est plein de pesticides), de respirer (parce que c'est pollué), bref on peut se tirer un balle de suite. Tous ces maux typiques de notre 21 ème siècle empêchent notre génération de vivre pleinement en fin de compte. Je ne suis pas sure que l'être humain soit fait pour toutes ces choses, pour tout ce matérialisme. Ne sommes nous pas des animaux comme les autres ? Ne devrait-on pas finalement revenir dans la nature avec nos amis les bêtes ? Ne serions nous pas plus heureux comme ça finalement ? Il s'agit là de la quête éternelle de ce qu'est l'être humain et je ne suis pas assez philosophe pour me pencher là dessus à 12h un dimanche. 

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Alors que j'ai mis 2 mois à lire "L'année où j'ai vécu selon la bible" j'ai mis une semaine à lire Le Tigre Blanc d'Aravind Adiga. Oui c'est un indien. J'ai juste adoré. Lu en une semaine, dans le bus le matin ou le soir. C'est tellement bien écrit. J'ai été transporté à travers l'Inde contemporaine. Loin, très très loin du fantasme qu'ont tous les occidentaux: une Inde sans violence, l'Inde de Gandhi, du Taj Mahal, une Inde kitchounette, bien sympathique, fleurie, une Inde en passe de devenir dans les prochaines années une superbe puissance mondiale. BAM. C'est l'histoire d'un gamin né dans les Ténèbres qui va apprendre, apprendre la vie et ses méandres en étant chauffeur d'un homme riche. Un homme riche qui ne l'est que grâce à la corruption, pas fondamentalement méchant, mais en pleine contradiction avec ce qu'il a appris aux Etats Unis et ce qui s'applique dans son pays d'origine. On y découvre l'Inde de la corruption, l'Inde où avec un bon pot de vin la police se tait, l'Inde sale puante, l'Inde des prostitués, l'Inde des hommes qui chient à même le sol, l'Inde des castes et du système qui nous est à nous occidentaux totalement incompréhensible, l'Inde de toutes les divisions entre les très riches et les très pauvres, l'Inde des crachats de Paân l'Inde des serviteurs, des petites gens, des pauvres, des très pauvres, des villageois qui grandissent sous la coupe de maître intransigeant, l'Inde des croyances absurdes et incompréhensibles en des dieux ultra sacrés, au delà de l'imaginable. 

C'est l'histoire d'un petit garçon qui grandit dans les "Ténèbres", avec sa mère morte trop tôt, son père "moins que rien" qui espère lui donner un meilleur avenir, une grand mère acariâtre et vénale, un petit garçon trop tôt retiré de l'école qui du coup apprendra tout ce qu'il faut savoir sur l'Inde contemporaine par lui même. En devenant chauffeur à New Delhi, en observant son maître, les gens dans la rue, en parlant avec les autres serviteurs. Une écriture incisive, sans concession, un portrait de l'Inde moderne hallucinant. Un petit garçon qui devient jeune homme et qui comprend que pour devenir "quelqu'un" il faut d'une part se conformer à faire comme tout le monde, il se met à prier une divinité quelconque parce qu'il a bien compris qu'être un indien normal c'est être un indien qui prie pour tout et n'importe quoi, pour devenir quelqu'un, il faudra faire des sacrifices et quels sacrifices ... A quel prix? 
J'ai adoré l'explication de la "cage à poule", cette fameuse cage à poules qui garantit que les petites gens restent à leurs places.
En gros, lui en tant que chauffeur il transporte des sommes monumentales pour son patron, des pots de vin destinés aux autorités. Qu'est ce qui fait qu'il ne vole pas ces sommes d'argent qui sont 10 fois supérieures à son salaire ? La CAGE A POULES ! Le fait que tous les serviteurs, les pauvres soient tous dans des cages à poules, enfermés, suants et se battent tous pour avoir un peu d'air, tout en sachant très bien que si l'un deux veut prendre le pas sur l'autre, on se vengera sur sa famille. La famille est ultra importante en Inde. Si quelqu'un fait quelque chose de mal, on s'en prendra à sa famille, d'autant plus si elle est pauvre. C'est selon lui ce qui empêche des milliers d'indiens à se rebeller.

Vraiment j'ai adoré ce livre. Je le conseille vraiment.



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