8.01.2010

Primo Levi - Si c'est un homme

Ce récit est un petit bijou. Bien plus qu'un récit larmoyant. D'ailleurs ce n'est pas un récit larmoyant et ça, ça fait du bien. Je n'aime pas les histoires sur la guerre 39-45 qui nous rappelle 15 fois que les juifs ont souffert. Oui, on le sait, aussi affreuse et monstrueuse soient la Shoah, je trouve qu'on en fait un peu trop ces derniers temps. D'ailleurs je trouve également que Israël s'en sert un peu trop pour se poser sans cesse en victime, mais ça c'est un autre sujet.

Ce récit c'est de l'état brut, écrit en 1946 lors de ces nuits d'insomnie, juste après la sortie des camps. Il ne se pose pas en victime, il décrit et raconte c'est tout. Il raconte comment, par quel système, quels moyens on peut réduire un homme à néant, à moins que rien, même pas un animal. La destruction de l'homme à l'état pur. La distinction entre les prisonniers du camp ou comment considérer certains hommes plus que d'autres.

C'est assez intrigant de voir comment l'humain réagit dans ces états extrêmes. C'est très instructif parce qu'on en vient à la nature même de l'homme, à ce qu'il a de plus profond. La conclusion est que l'homme est un loup pour l'homme. Oui je sais je n'invente rien. Ce cher Hobbes avait bougrement raison. Même dans les camps où on pourrait penser que finalement tout le monde est dans la même merde et qu'il y a une certaine solidarité. Nada. Les vols sont plus que courants et ils échangent entre eux, il existe une sorte de monnaie et chaque homme essaie d'entuber l'autre. Et si les capitalistes avaient raison hein ? Les lois du capitalisme nous disent que l'homme cherche toujours à avoir mieux que l'autre ... 
Ce livre m'a beaucoup fait réfléchir en tout cas. 


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